Pendant les week-ends et les vacances, il est naturel de faire la grasse matinée ou de se blottir quelques heures de plus. Cependant, saviez-vous que dormir trop longtemps peut être tout aussi néfaste pour votre bien-être ? On parle d’hypersomnie lorsqu’une personne présente des niveaux excessifs de somnolence diurne alors qu’elle a l’habitude de dormir 9h par nuit. Si les symptômes sont évidents, les causes de l’hypersomnie restent en grande partie insaisissables car elles sont difficiles à diagnostiquer. En revanche, les effets sur la santé sont très concrets.
Dormir trop longtemps : l’hypersomnie, qu’est-ce que c’est ?
Dans le jargon médical, l’hypersomnie est une affection caractérisée par un sommeil excessif. Les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent dormir 12h par nuit et se réveiller en se sentant toujours fatiguées.
L’hypersomnie est plus que le simple fait de dormir trop longtemps. C’est une maladie qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de votre sommeil et de votre vie. Les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent avoir du mal à se concentrer, à se souvenir des choses et à rester éveillées pendant les activités quotidiennes.
L’hypersomnie peut être provoquée par une maladie sous-jacente, par des troubles du sommeil ou par certains médicaments. La cause exacte de l’hypersomnie est souvent difficile à déterminer.
Les symptômes de l’hypersomnie
Les symptômes de l’hypersomnie sont nombreux et pas toujours faciles à détecter. Ils peuvent inclure :
- une envie intense de dormir pendant la journée,
- un sommeil excessif pendant la journée,
- un sommeil difficile à réveiller,
- une fatigue excessive,
- une difficulté à se concentrer,
- une irritabilité,
- une perte de mémoire,
- une diminution de l’appétit.
Les personnes atteintes d’hypersomnie peuvent avoir du mal à mener une vie normale. Avoir besoin de dormir trop longtemps interfère sans aucun doute avec le travail, les relations et les activités quotidiennes.
Il n’existe pas de traitement spécifique de l’hypersomnie. Le traitement de la maladie est généralement axé sur la gestion des symptômes. Les options de traitement peuvent inclure des modifications du mode de vie, des médicaments et des thérapies comportementales.
De quelle hypersomnie souffrez-vous ?
Il existe plusieurs types principaux d’hypersomnie : l’hypersomnie idiopathique, l’hypersomnie secondaire, la narcolepsie, etc.
- Qu’est-ce que l’hypersomnie idiopathique
L’hypersomnie idiopathique est la forme la plus courante de la maladie. Elle se caractérise par un sommeil excessif sans une cause identifiable. Cela ne signifie pas que la personne n’est pas atteinte d’une maladie, mais seulement que la maladie associée au fait de dormir trop longtemps n’est pas identifiée.
- Le trouble d’hypersomnie secondaire
L’hypersomnie secondaire est causée par une autre cause médicale, par exemple un trouble du sommeil, une maladie neurologique ou un trouble de l’humeur.
Il peut s’agir aussi de toute autre maladie, connue et détectée chez la personne, comme un cancer, une maladie cardiovasculaire, etc.
- Le trouble de narcolepsie
La narcolepsie est un trouble rare qui peut provoquer une somnolence diurne excessive et perturbatrice, en plus d’une grande fatigue. On estime qu’elle touche 1 personne sur 3000 à 5000 dans le monde. Chez certains, cette affection mystérieuse peut même s’accompagner de cataplexie : une perte brutale du tonus musculaire sans aucun signe avant-coureur.
Bien qu’il n’existe actuellement aucun traitement ou remède, les chercheurs sont continuellement à la recherche de nouvelles approches qui pourraient améliorer la qualité de vie de façon spectaculaire.
- Le syndrome de Kleine-Levin, ou hypersomnie récurrente
L’hypersomnie récurrente, plus connue sous le nom de syndrome de Kleine-Levin, est une affection neurologique rare qui entraîne des problèmes de sommeil et des troubles du comportement cognitif. Chaque épisode peut durer de 15 à 21 heures par nuit et s’accompagnent souvent de confusion au réveil. Ce trouble peut persister pendant des années avec des épisodes qui vont et viennent de façon sporadique jusqu’à une rémission complète dans certains cas.
Quels sont les risques de dormir trop longtemps ?
Si les causes de l’hypersomnie restent difficiles à établir, trop dormir peut avoir de graves conséquences sur notre santé, aussi bien physique que mentale.
- Dormir trop longtemps : risques d’obésité
Une étude a dévoilé une corrélation dangereuse entre les périodes de sommeil prolongées et la prise de poids. Les conclusions, publiées dans Sleep Medicine Reviews en 2018, suggèrent que dormir beaucoup cause de sérieuses répercussions sur le poids.
Une activité physique réduite entraîne en effet une diminution des calories brûlées – d’où un risque accru de développement de l’obésité. À ce titre, il est recommandé de faire attention à ne pas passer trop de temps oisif sur le lit ou le canapé.
- Les risques de diabète de type 2 associés à l’hypersomnie
Les personnes qui dorment plus de 7 heures par nuit pourraient avoir un risque accru de développer un diabète de type 2, selon cette étude. Ce danger accru pourrait être encore exacerbé par un comportement sédentaire excessif et un manque d’exercice sur des périodes prolongées – ce qui peut conduire à l’obésité. Outre les bons choix alimentaires et une activité physique suffisante, les personnes à risque devraient prendre des précautions supplémentaires en ce qui concerne leurs habitudes de sommeil si elles souhaitent se maintenir en bonne santé.
Trop dormir augmente les risques cardiovasculaires
Selon une recherche publiée dans Neurology (2015), les personnes qui dorment plus de 8 heures par nuit auraient un risque d’accident vasculaire cérébral 46 % plus élevé. Carl Bazil, directeur au centre médical de l’université de Columbia, suggère que de longues périodes de sommeil pourraient signifier un repos inefficace et/ou d’autres problèmes sous-jacents nécessitant une attention.
Dormir moins de 7h par nuit protègerait la santé cardiovasculaire. Selon une étude présentée lors de la 70e réunion annuelle de l’American College Cardiology par des chercheurs de l’hôpital Henry Ford de Détroit, les personnes qui se reposent six à sept heures par nuit présentent des risques réduits de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux mortels par rapport à celles qui dorment plus.
Les chercheurs ont souligné que, contrairement à certains facteurs de risque impossibles à modifier tels que l’âge et la génétique, les habitudes de sommeil peuvent être modifiées.
Le fait de rester au lit pendant sept heures ne garantit pas un sommeil de qualité, ce qui est particulièrement important pour les personnes souffrant de l’apnée du sommeil, un trouble de plus en plus répandu qui interrompt régulièrement un sommeil réparateur. Il est donc impératif de souligner à la fois la quantité et la qualité du sommeil lorsque l’on parle de ce facteur associé à la santé cardiovasculaire.
Des nuits trop longues à l’origine des dépressions ?
Trop dormir dépression seraient étroitement liés. En effet, les personnes déprimées peuvent utiliser le sommeil comme un mécanisme d’évasion ou d’adaptation et rester au lit plus longtemps. Le fait d’avoir des problèmes non résolus dans votre vie pourrait être l’une des raisons pour lesquelles vous hésitez à vous lever.
Une étude publiée dans la revue Sleep en 2014, qui s’est penchée sur des séries de jumeaux, a révélé que dormir trop longtemps activait des gènes liés aux symptômes de la dépression.
Est-ce normal de dormir plus de 12h ? Non, vous l’aurez compris, ce n’est pas normal ni naturel et cela peut avoir de graves conséquences sur votre santé. Aussi, essayez de réguler la durée de votre sommeil. Dormir beaucoup et être fatigué n’est pas normal non plus : si après 7h de sommeil vous vous sentez très fatigué, consultez votre médecin pour rechercher les causes.